La France, usine à gaz (de schiste) ?

Publié le 12 mars 2011

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Sans aucune information, sans aucune consultation, le gouvernement français a offert à des sociétés nationales et étrangères le droit d’explorer le sous-sol français à la recherche de gaz et de pétrole de schiste.

Les écologistes appellent à la résistance!

Chers, sales, polluants, destructeurs des paysages, dangereux pour la santé... les gaz de schistes et les schistes bitumineux (pétrole) sont des aberrations économiques, énergétiques, climatiques et environnementales. Si nous ne nous mobilisons pas, ils nous envahiront bientôt.

GAZ DE SCHISTE ? QU’EST CE QUE C’EST?

Avec la hausse des prix des énergies fossiles et leur raréfaction, on assiste àune ruée vers cette énergie fossile polluante au Canada, aux États-Unis et bientôt en Europe et en France. Le gaz de schiste est un gaz “non conventionnel”. Il est contenu dans la rocheà des profondeurs de deux à quatre kilomètres. Il n’était pas exploité jusqu'à aujourd'hui, son extraction étant trop coûteuse. Il serait présent en très grandequantité en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et en Australie. Pour l'extraire, il faut fracturer la roche. Pour cela les compagnies utilisent unmélange de sable ou d’argile, d’eau, mêlé à plus de cinq cent additifs chimiques(dont des biocides) propulsés à très haute pression avant de faire remonter legaz à la surface. Dix à quinze puits sont nécessaires par kilomètre carré, nécessitant le construction de routes. Au printemps 2010, Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'Écologie, a octroyé 17 permis d’exploration de gaz de schiste à des groupes tels que Total, GDF-Suez, Schuepbach Energy ou encore Toreador Energy France SCS (de JulienBalkany). Le Sud, l’Est, le Centre et le Nord de la France sont touchés. D'autres permis seraient en cours d’attribution, au nord de Montélimar par exemple. La Tour Eiﬀel transformée en “Tour Pétrole” ? Tout près de Paris, en Seine-et-Marne et en Picardie, les compagnies prévoient d'extraire du pétrole et de l'huile des schistes bitumeux. En tout, c'est une grande partie du territoire français qui pourrait être concerné. Les premiers forages d’exploration étaient prévus dès février 2011.

QUELS SONT LES DANGERS DU GAZ DE SCHISTE ?

Les gaz de schiste et les schistes bitumineux sont :

•un péril climatique: alors que nous cherchons à lutter contre lesémissions de CO2 au niveau mondial, exploiter de nouveaux gisements decombustibles fossiles est irresponsable. Leur utilisation produirait desquantités importantes de gaz à eﬀet de serre;

•polluant: pour extraire le gaz de schiste, les compagnies utilisent uncocktail de produits chimiques extrêmement dangereux. Leur compositionn’est pas communiquée par les ﬁrmes. Une partie de ce cocktail explosif remonte à la surface et rejette du CO2, NOx et d'autres gaz à eﬀet de serre;

•nocif :leur exploitation pollue le sol et les nappes phréatiques, détruit des espèces animales et végétales. Elle porte atteinte aux paysages et des va-et-vient de camions, l'atmosphère environnante est rendue irrespirable et lazone inhabitable;

•dangereux pour la santé: l'eau polluée, l'air irrespirable, la poussière… peuvent provoquer des maladies respiratoires et être à l'origine de cancers;

•anti-démocratique: alors qu'il faut attendre dix ans et obtenir de nombreuses autorisations pour installer, par exemple, une ferme éolienne,un permis d’exploration puis d’exploitation de gaz de schiste ou de schistes bitumineux, c'est rapide et simple. La population et ses élu/es sont, encore une fois, méprisés et mis à l'écart;

•coûteux: exploiter les gaz de schiste coûte cher. Les lourdsinvestissements qui iront à la recherche et à l'extraction, c'est autant de millions, voire de milliards d'euros en moins pour l'eﬃcacité et la sobriété énergétique, les énergies renouvelables, les modes de transports alternatifs,la relocalisation de l'économie…

Les écologistes proposent des solutions concrètes, durables et créatrices d'emplois :

•agir pour la sobriété et l’efﬁcacité énergétique en isolant et rénovantles logements, en réduisant les déplacements en en limitant nos appétits en énergie;

•développer harmonieusement les énergies renouvelables (solaire,éolien, biomasse, géothermie...) pour assurer nos besoins et notre indépendance énergétique;

•atteindre les objectifs nationaux et internationaux de la France : 3%de réduction des émissions de gaz à eﬀet de serre par an, 20 à 30% en2020, 20% d’économies d’énergies et 23% d’énergies renouvelables;

•sortir de l'aberration nucléaire, civile et militaire, coûteuse, dangereuse, non-durable et peu créatrice d'emplois.

GAZ DE SCHISTE: LES COLLECTIVITÉS LOCALES ONT LEUR MOT À DIRE!

Demander l'annulation des permis et débattre de la transition énergétique : la Fédération des élu/es Verts et écologistes (FEVE) invite l’ensemble des élu/es à engager leurs assemblées. Communes, intercommunalités, Conseils généraux et régionaux : les collectivités locales sont en première ligne face auxpermis d’explorer accordés par l’État sans aucune consultation avec les habitant/es et les élu/es des territoires concernés. Ces décisions prises en catimini se font aux dépens de la transformation écologique que nous voulons pour sortir nos territoires de la dépendance aux énergies carbonées. Pour la FEVE, il appartient aux élu/esécologistes de porter le débat... en insistant autour de deux axes :

•l’absence de transparence et de concertation, en contradiction avec la Convention d’Aarhus dont la France est signataire ;

•le constat que cette fuite en avant contrecarreles actions des collectivités locales en matièrede réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’économie d’énergie ainsi que de luttecontre les pollutions des nappes phréatiques ou la réduction des déchets dangereux. Selon la forme que prendra cet engagement (vœu, délibération, débat public), il est important de faire en sorte que les collectivités locales s’engagent dans le débat national, en demandant l’annulation des permis ou l’organisation d’un vrai débat public sur les conséquences que prendraient de telles décisions !

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