Communiqué de S. Linou, Conseiller général de l'Aude
La crise qui touche actuellement Castelnaudary est une crise morale, économique et sociale. Factuellement, quelle que soient l’issue de ce dossier, 300 salariés se posent des questions quant à leur avenir professionnel. Ma première pensée va vers eux.
Castelnaudary, capitale mondiale du cassoulet, voit son image baffouée avec cette affaire, les consommateurs ont été trompés. J’attends, comme tout un chacun, que la lumière soit faite par les personnes chargées d’enquêter.
Je ne m’étendrai pas sur les avantages des circuits plus courts que je défends depuis de nombreuses années mais je constate que nous avions un abattoir local avec 80 salariés qui, à 250 mètres de l’usine, fournissait l’usine de transformation. On fait venir de Roumanie de la viande de cheval, qui se transforme en 2 500 km, à Castelnaudary en viande de boeuf ?
Le profit est la rémunération du courage, de l’innovation. Le bon sens veut « plus c’est prêt, plus c’est rentable ». Dans ce cas là, « plus c’est loin, plus il y a d’intermédiaires et plus il y a de profits ». Cherchez l’erreur… L’économie du « face à face », en circuits beaucoup plus courts et même pour l’industrie agro-alimentaire, sera la condition sine qua none de la reprise des activités et le retour de la confiance des consommateurs.
Je souhaite que les pouvoirs publics concluent le plus rapidement possible leurs investigations pour qu’un maximum de salariés puissent reprendre le travail, même si la confiance des clients a été écornée.
Les salariés n’y sont pour rien et ont un très bon outil de travail partiellement financé par les pouvoirs publics. Le Politique, du niveau européen jusqu’au niveau local, doit reprendre la main et établir des règles face à la finance invisible et toute puissante.
La confiance reviendra-t-elle avec l’autorisation de l’Union Européenne d’utiliser des farines de poisson dans l'alimentation animale ?
Stéphane Linou, Conseiller général de l'Aude