La seconde gare TGV doit faire l'objet d'un débat démocratique!
Avec René Revol, Maire de Grabels, Vice-Président de l'Agglomération de Montpellier, et Isabelle Touzard, maire de Murviel les Montpellier, Vice-Présidente de l'Agglomération de Montpellier, nous signons cette alarme face à un chantage inacceptable pour les citoyens du Grand Montpellier.
L'opportunité et, si nécessaire, la localisation de la seconde gare de Montpellier doivent être décidées à l'issue d'un vrai débat démocratique. Or la réalisation d'une nouvelle gare TGV à Montpellier fait l'objet en ce moment d'un chantage inacceptable de la part des parties prenantes (Etat, RFF en particulier) du Partenariat Public-Privé RFF/Bouygues vis à vis de l'agglomération de Montpellier et de ses citoyens.
Nous soutenons donc fermement les efforts du président de l'agglomération de Montpellier Philippe Saurel pour sortir de ce piège. Cette gare n'est pas une fatalité, les menaces de pénalités peuvent être levées. Dans cette affaire, il faut distinguer les arguments politiques et juridiques.
Politiquement, il est inacceptable d'imposer une seconde gare aux Montpelliérains sans leur avoir demandé leur avis.
Politiquement, il est inacceptable de réaliser en urgence une gare qui ne servira que lorsque la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) sera ouverte (2035).
Politiquement, il est inacceptable d'imposer une bétonisation de la ceinture verte de Montpellier (quartier Oz) au prétexte de rentabiliser une gare inutile.
Plusieurs options permettant de stopper ce grand projet inutile sont disponibles :
Juridiquement, l'enquête publique qui doit avoir lieu peut conclure à un avis négatif de la commission d'enquête, qui permettrait en conséquence de ne pas signer l'arrêté de Déclaration d'Utilité Publique (DUP) et donc d'annuler le projet de nouvelle gare sans pénalités. Pour l'instant, cette gare n'a fait l'objet d'aucune enquête préalable à la DUP. Par ailleurs, l'Autorité environnementale a émis de nombreuses réserves tant sur son opportunité que sur ses conséquences environnementales.
Politiquement, il est possible de demander l'intervention du premier ministre Manuel Valls, pour amender les termes du contrat RFF Bouygues et permettre un report de la gare TGV à l'échéance de la mise en service de la LNMP.
Techniquement enfin, il est possible réaliser tout de suite le raccordement de Saint-Brès dont la réalisation, beaucoup moins coûteuse que la gare TGV, ne nécessite aucune nouvelle DUP et permet de faire circuler les TGV qui arrivent en gare centrale de Montpellier sur le Contournement Nimes Montpellier (CNM).
Ce dossier est déterminant pour l'avenir de Montpellier, pour l'avenir de ses finances publiques dans les 3 prochains mandats et pour l'avenir de sa stratégie urbaine pour le siècle qui vient. Avec Oz et la gare TGV nous allons affaiblir définitivement le centre-ville et siphonner toutes nos capacités d'investissement. Stopper la gare, c'est stopper la destruction de la ceinture verte de Montpellier et c'est redonner des capacités financières à Montpellier pour faire des projets utiles. Nous n'avons pas le droit à l'erreur.
Christian Dupraz, Conseiller Général Europe Ecologie Les Verts
René Revol, Vice-Président de l'Agglomération de Montpellier, Parti de Gauche
Isabelle Touzard, Vice-Présidente de l'agglomération de Montpellier
Note technique :
Le chantage ne serait-il pas basé sur un dossier juridiquement mal ficelé ? Autrement dit, ne s'agirait-il pas de faire plier le Président Saurel avant qu'il ne se rende compte qu'il a toutes les cartes en main pour ne pas participer à la réalisation de cette gare ? En effet, l'actuel PPP ne concerne que le CNM ; celui-ci prévoit un certain nombre de circulation ferroviaires, fret et voyageurs Ces circulations, en particulier pour le fret, dépendent du niveau des péages et de la qualité des sillons. Le PPP doit tenir compte du fait que seules les entreprises ferroviaires (VFLI, Eurocargorail, RDT13, Europorte, ETF, Régiorail, Colas Rail, SNCF, THELLO ...) peuvent décider d'utiliser ou non ce CNM.
Ce ne sont pas les collectivités territoriales qui doivent compenser l'éventuelle "mauvaise" volonté des entreprises ferroviaires à ne pas utiliser le CNM. Si THELLO et SNCF, les deux entreprises ferroviaires autorisées à circuler en France en trafic voyageurs, ne veulent pas utiliser le CNM car jugeant que son rapport qualité-prix est insuffisant, Ocvia, le bénéficiaire du PPP comme RFF, ne peuvent pas demander une compensation aux collectivités territoriales .... *à moins qu'une telle clause, léonine, figure dans le contrat de PPP. Nous en demandons une expertise juridique indépendante!*