Or bleu : l’Aude dans le rouge
Le changement climatique provoque des canicules et périodes de sécheresse de plus en plus longues et sévères.
Et l’Aude n’y échappe pas.
Depuis 50 ans, le débit du fleuve Aude a diminué de 38 %, et actuellement, le niveau des nappes phréatiques est dramatiquement bas (30% en dessous des centennales sèches). La situation est critique, et même des pluies abondantes ne pourront pas les remplir d’ici cet été.
On ne peut plus parler d’une crise, espérant un « retour à la normale ». Le climat change et il ne s’agit pas seulement de s’adapter à la raréfaction de l’or bleu.
À l’occasion de la journée mondiale de l’eau et pour que la guerre de l’eau n’ait pas lieu dans l’Aude, les militants EELV de l’Aude présentent des solutions durables et équitables, pour notre territoire et ses habitants : des propositions qui visent l’intérêt général et rendent notre territoire plus résilient face au changement climatique.
1 : Garantir l’égal accès à l’eau potable est essentiel pour tou.te.s les audois.es : - Nous croyons en une solidarité qui doit s’organiser à l’échelle départementale. - Sur les réseaux d’eau potable, les fuites sont parfois encore très importantes. Dans certaines communes, seule la moitié de l’eau potabilisée arrive au robinet. L’Agence de l’eau, l’Etat, la Région, doivent, comme le fait déjà le Département, prioriser leurs financements pour la réparation et l’entretien des réseaux, par les collectivités qui en ont la charge.
2. Il est impératif d’accroître l’autonomie alimentaire de l’Aude : - Les agriculteurs qui produisent des légumes et des fruits et les éleveurs doivent avoir un accès prioritaire à l’eau. - Des aides de l’Union Européenne, de l’Etat et de la Région doivent accompagner les agriculteurs vers une agriculture économe en eau en s’affranchissant de l’ultra dépendance à l’irrigation. Ces derniers subissent de plein fouet les sécheresses et canicules successives. Nous souhaitons que l’Aude reste un département avec une agriculture forte qui fasse vivre les exploitant.es et leurs familles. Pour l’heure, nous saluons les efforts des agriculteurs du Lauragais qui, cette année, n’utiliseront que 35% de la surface cultivable et sèmeront des « céréales semences ».
3. Nous sommes favorables à la création d’une structure de gestion unique pour penser le partage de l’eau à l’échelle du département, être solidaire et éviter les conflits d’intérêt : - Dans les Plans Locaux d’Urbanisme qui fixent les règles générales d’aménagement d’une commune, il faudrait rendre obligatoire la récupération d’eau de pluie, pour les nouvelles constructions et favoriser la perméabilisation des sols.
4. Préservation de nos cours d’eau et zones humides : elles atténuent localement les effets de sécheresses ou au contraire des inondations. Elles sont le lieu de vie d’une faune riche qui dépend de l’eau, et qui fait vivre des dizaines de familles de pêcheurs professionnels sur le littoral audois. L’eau douce qui arrive à la mer n’est pas perdue. Elle permet aux poissons de remonter et aux petits métiers de la pêche de s’exercer.
Article sur L'indépendant.fr