Aquadomitia: le Conseil Régional au service des marchands de l’eau

Le Conseil régional a débattu du projet Aquadomitia le 6 avril dernier. Au lieu du débat de haut niveau qui était annoncé, le Président Bourquin a remplacé les arguments par l’invective, s'attaquant même à EELV, qui serait un "ayattolah de la chlorophyle". Rien d’étonnant de la part d'un Président de Conseil Régional qui a refusé de participer au débat public, malgré des relances répétées de la CNDP ( Commission Nationale du Débat Public).

Pourtant, comment justifier cet investissement de 280 millions, alors même qu'aucune étude préalable sérieuse des ressources en eau du Languedoc Roussillon n'a été réalisée ?

Pourquoi disqualifier sans examen les solutions écologiques alternatives au transfert des eaux du Rhône ?

  • Une véritable politique de réduction de la consommation d’eau
  • Une lutte efficace contre les fuites dans les réseaux
  • La mise en place des dispositifs innovants de récupération d’eau de pluie urbains et agricoles
  • La restauration de la qualité écologique des nappes par la réduction des pollutions
  • L’aménagement d’infrastructures locales de rechargement des nappes (bassins écréteurs, rechargements directs)

M. Bourquin voudrait vendre sa politique régionale de l'eau comme un modèle de service public unique en France, en Europe et dans le monde. En réalité, la Région mène une politique libérale au service de BRL, la compagnie régionale qui a déjà géré l'arrivée de l'eau du Rhône à Montpellier et qui s'est associée aux sociétés privées Véolia et Suez au Forum Mondial de l'Eau. C'est donc sans vergogne que l'idée de convoquer des Assises régionales de l'eau défendue par EELV-LR est dévoyée par M. Bourquin au point d'en faire une affaire marketing au salon commercial d'Hydrogaïa.

Les problèmes de l'eau en Languedoc Roussillon demandent plus de sérieux, plus de démocratie, et plus de pertinence dans l'usage des finances publiques. Les contribuables méritent que les 280 millions d’euros prévus pour Aqua Domitia soient utilisés à des fins d’intérêt général. Et les citoyennes et les citoyens de notre région n’ont pas vocation à devenir la clientèle captive des marchands de l’eau !

EELV convoquera des assises alternatives régionales de l'eau le 7 juin.

 

Aliènor Bertrand, Porte parole régionale EELV Languedoc-Roussillon

Thierry Ruf, Chercheur géographe spécialiste de l’eau

Agnès Langevine, Secrétaire régionale d'EELV Languedoc-Roussillon