Alerte au gaz de schiste en Languedoc-Roussillon!
ALERTE AU GAZ DE SCHISTE !
Réunion d'information à St Jean du Bruel (Aveyron)
Salle polyvalente
Lundi 20 décembre à 20H30
Au début du printemps dernier, dans la plus grande opacité, le MEEDDM (ministère de l’Ecologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer), dirigé à l’époque par Jean Louis Borloo, accordait trois permis exclusifs[i] de recherche de gaz de schiste, le nouvel or noir, à Total le géant pétrolier français, à Gaz de France et au groupe Texan Schuepbach.
Un nouveau terrain de jeu de 15 000 km² s’ouvre donc dans le Sud de la France pour des entreprises pétrolières, en mal d’énergies fossiles à vendre et à gaspiller.
Venez nombreux à la réunion publique le 20 décembre 2010 à partir de 20H30 à St Jean-du-Bruel (salle polyvalente) pour une présentation des enjeux liés au gaz de schiste et une discussion générale, en présence notamment de Fabrice Nicolino et Marine Jobert, journalistes, Patrick Herman, paysan et journaliste, Jean-Marie Juanaberria, paysan et José Bové, député européen.
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Réunion d'information à St Jean du Bruel (Aveyron)
Salle polyvalente
Lundi 20 décembre à 20H30
De vastes territoires, des Cévennes aux abords de la Méditerranée, sont sous la menace de catastrophes écologiques majeures liées à la possible exploitation du gaz de schiste. Le Larzac se trouve à nouveau en première ligne du combat, cette fois pour la sauvegarde des eaux de ces régions.
En mars dernier, le ministère « de l’Ecologie » a accordé des permis d’exploration à Total, GDF-Suez et à la firme américaine Schuepbach Energy LLC (cf le bulletin d'information du BEPH de mars 2010). Les sous-sols à explorer se trouvent dans des zones allant de Montélimar à Montpellier, en Ardèche et sous le plateau du Larzac. Pour ce dernier secteur, Schuepbach s’est vu accordé l’exploration d’un bassin sédimentaire de 4414 km2. La fin des réserves de pétroles encore facilement accessibles approche et les firmes pétrolières et gazières commencent à piocher dans les ressources plus difficiles d’accès ou moins rentables à exploiter au cours actuel de l’or noir. Le but : maintenir le plus longtemps possible la société de gaspillage fondée sur la consommation des ressources fossiles d’hydrocarbures.
C’est la fuite en avant. Au lieu de lutter contre le gaspillage énergétique et de diminuer la demande, les grands pétroliers veulent encore augmenter l’offre. Aux États-Unis, le gaz de schiste représente déjà entre 12 % et 20 % de la production totale de gaz : on parle de 30 à 50 % dans trente ans. Derrière l’emballement, on trouve Halliburton, détenteur du brevet de la technique d’extraction. Le géant américain qui regroupe des activités tant dans le bâtiment que dans les produits pétroliers est célèbre depuis la guerre d’Irak. Son ancien dirigeant de 1995 à 2000, Dick Cheney, était devenu alors vice-président des Etats-Unis, entrés en guerre trois ans plus tard. Halliburton en a fait ses choux gras : la firme est la principale bénéficiaire du désastre en Irak, avec de juteux contrats assortis de scandales divers.
Pour exploiter le gaz de schiste, Halliburton vend la technique de la fracturation hydraulique. Ce gaz est difficilement accessible. On injecte dans le puits un mélange à haute pression d’eau, de sable et de produits chimiques. Tout le long du conduit, les roches souterraines se fissurent, libérant le gaz qui peut ensuite être acheminé vers la surface. Mais, à la différence du pétrole, souvent présent dans de vastes gisements, ce gaz de schiste se trouve dans des petites poches plus largement disséminées, souvent dans des zones habitées, et les forages chargent l’eau en produits cancérogènes comme le benzène.
Aux Etats-Unis, l’agence fédérale Environmental Protection Agency (EPA) a lancé il y a quelques mois une étude de fond, et des villes de divers Etats, dans le Wyoming ou la Pennesylvanie, sont gravement touchées. Les habitants de Pavillion (Wyoming), par exemple, ne doivent plus boire l’eau du robinet, polluée au benzène, au 2-Butoxyéthanol et à d’autres toxiques liés à une exploitation voisine de gaz de schiste. Gasland, film documentaire sorti cette année aux Etats-Unis, montre les répercussions de la fracturation hydraulique sur les riverains des puits : maladie, nappes phréatiques polluées et même dans une scène hallucinante l'eau du robinet qui s'enflamme.
En réfléchissant aux quantités phénoménales d’eau à très haute pression nécessaires pour fracturer la roche, je ne vois pour le Larzac que deux sources d’eau possibles. Soit Schuepbach Energy LLC obtient des politiques nationaux et locaux la construction d’un barrage sur la Dourbie - et on noie le village de Saint-Jean du Bruel -, soit on privatise la source du Durzon, ce qui priverait d’eau la moitié du Larzac.
Dans tous les cas, la ruée des firmes gazières sur les Cévennes et le Larzac laissent présager un nouveau combat fondamental pour la sauvegarde de nos ressources naturelles.
José Bové, Euro-député EELV
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