LE PROGRAMME S.A.LI.N

Cette étude a été réalisée par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BGRM) et Montpellier SupAgro :

  • Le BRGM est l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol dans une perspective de développement durable : www.brgm.fr/fr/identite/brgm-bref
  • Montpellier SupAgro est une école d’ingénieurs en agronomie et un établissement de recherche scientifique en agronomie : www.institut-agro-montpellier.fr

ÉTAT DES LIEUX 

Le résultat le plus intéressant et peut-être un peu contre-intuitif, c’est que la salinité de certains sols étudiés est en étroit rapport avec le sous-sol et elle est, en grande partie, héritée : en fait, il s’agit non pas de salinisation mais bien de salinité de sols sursalés datant en grande partie du Moyen-Age (marais salant, entrée d’eau marine…).

Depuis, ce sont les apports importants, par plusieurs submersions annuelles d'eau douce qui rendent ces sols cultivables. Ainsi des « lentilles d’eau douce » (zone moins salée en surface) se forment et rendent possible l’agriculture.

Cette situation “artificielle”, résultant de choix de production, devient problématique. En effet, le manque d’eau se combine au changement climatique (canicule, manque de précipitation, absence de période d’inondations naturelles) et amplifie les remontées de sel.

L’eau est un bien commun qui se partage en répondant à tous les besoins (agricoles, piscicoles, naturels de loisirs, et bien sûr de consommation). 

 Des nouvelles trajectoires ont été proposées comme :

  • Modifier la répartition spatiale des apports d'eau : concentrer les apports sur des secteurs stratégiques et (peut être) renoncer à des secteurs en prise avec les salinités les plus fortes
  •  Modifier la gestion de l'eau dans le temps : tirer le meilleur parti des eaux disponibles (périodes de hautes eaux) pour réduire/stopper les apports en période critique (étiages) 
  •  Adapter les volumes à partir du besoin des plantes
  • Modifier les usages de terres et les occupation du sol : revoir la répartition cultures/zones naturelles, • 
  • Recourir à des plantes plus résistantes, envisager des zones de repli

Ces axes, à combiner, permettent des opportunités pour les écosystèmes (maintien et développement de la biodiversité), pour les sols (restauration de leur qualité et compréhension fine des relations plantes/sols/sous sols), pour la gestion de l’eau (gestion des crues et milieux aquatiques, des zones humides et sécurisation de l’apport en eau potable) et pour l’agriculture (ré-orientation de la production, valorisation des spécificités, évolution des pratiques et recours à des variétés résistantes)

EN CONCLUSION

Le contexte de changement climatique et de raréfaction de la ressource en eau impliquent des adaptations pour préserver les ressources en sol, la biodiversité et la production agricole.

Il est nécessaire de compléter les connaissances actuelles sur les apports des crues de l'Aude, la dynamique spatio-temporelle des « lentilles d'eau douce » et la trajectoire historique. 

 Il est donc utile d'engager une prospective entre acteurs du territoire. 

 Enfin, il faudra tester et simuler différentes solutions avec l'appui des scientifiques.

NOTRE AVIS